Sunday 28 August 2011

concert review: post-rock season, part 3 featuring Mogwai

ah la la, mais quel bel hiver…
jamais l’hiver n’aura été autant synonyme de post-rock et de bonheur.


















heureux de vous les cailler, de voir le temps rester gris, de boire du thé sans vous arrêter, de vous coller aux radiateurs, d’empiler les pulls et d’être en amour avec votre couette.
et de visiter des salles de concerts chaudes bouillantes en portant des t-shirts légers réservés normalement à l’été !

nous sommes en mars, le 29 très exactement, et ce soir le groupe de post-rock qui s’invite au Huxley’s Neue Welt est écossais.

alors qu’ils semblaient avoir déjà tout dit, avec des albums et des EP peut-être trop nombreux pour être tous excellents, Mogwai se refait une santé et paf annonce la sortie de Special Moves en 2010, leur premier album live, s’accompagnant de Burning, un DVD tout aussi remarquable que certains morceaux de l’album.

bien bien, un live, qui fait aussi office d’énième compile en somme.
ça aurait pu s’arrêter là, mais à la fin de la même année, le groupe annonce la sortie de Hardcore Will Never Die, But You Will pour 2011.








leur septième album (hors live, musiques de film et compilations) arrive sur le nénuphar en grandes pompes, le crapaud se sépare de tous ses mp3 et achète tous les albums de Mogwai (dont l’excellent Government Commissions). finie la rigolade.

et le voilà ce soir, tout heureux d’être au Huxley’s, même s’il aurait préféré voir le groupe à la Postbahnhof, comme c’était initialement prévu.

RM Hubbert ouvre le bal avec sa guitare folk, et des textes un chouia mélancoliques et tristounes qu’il accompagne de douces mélodies.
il nous offre un moment d’apaisement, annonciateur d’une tempête de longues plaintes de guitares qui seront, elles, électriques.

le temps de remballer sa guitare et de vaguement réaménager la scène, et voilà Stuart Braithwaite, John Cummings, Barry Burns (guitares), Dominic Aitchison (basse) et Martin Bulloch (batteries), qui arrivent accueillis par des hurlements de batraciens déchaînés.

















leur set débute comme leur dernier album avec White Noise, un morceau qui commence gentiment pour s’encrasser rapidement d’une guitare torturée, pas très nouveau dans le répertoire mogwaïen mais juste un bon début.

évidemment, je pourrais ressortir les habituels poncifs des grincheux se disant chroniqueurs musicaux, du genre « pas assez novateur », « déjà entendu », « à quoi bon »…
ouais, et alors ? sur mon nénuphar nous n’en avons cure, ce qui compte c’est que ce soit bon. et si d’aventure on se prend à faire oui de la tête au rythme des guitares, de la batterie ou des crachats de son ampli, c’est gagné.

et c'est précisément l’effet que Rano Pano produit, un sacré morceau qui déchire les oreilles avec ses guitares saturées qui se superposent avec élégance et rage contenue.

White Noise
Rano Pano
Killing All the Flies
Death Rays
Hasenheide
How To Be A Werewolf
San Pedro
I’m Jim Morrison, I’m Dead
Mogwai Fear Satan
You’re Lionel Richie
2 Rights Make 1 Wrong
Batcat

Encore :
Auto Rock
Hunted By A Freak
Mexican Grand Prix


la réussite de ce concert (comme les albums de Mogwai en général) tient à deux choses : une setlist préparée et orchestrée avec soin, mélangeant intelligemment des morceaux du dernier album (même le très plat Death Rays passe bien) et des morceaux incontournables comme le formidable Hunted By A Freak, le tranquille I’m Jim Morrison, I’m Dead ou encore le bruyant Batcat (qui est décidément bien éloigné de la ligne post-rock). sans compter que le groupe est étonnamment communicatif pour dire qu'ils font de la musique de nerds.

si Like Herod ou le génial New Paths to Helicon Part I manquent à l’appel, le crapaud ne se tient plus aux premières notes de Mogwai Fear Satan, un morceau terrible qui joue méchamment avec votre rythme cardiaque.
des plages de calme infini (où Stuart Braithwaite caresse sa guitare avec une patience et délicatesse qui rendraient fou d’amour n’importe quel crapaud) jouxtent des guitares qui grondent et vous explosent les tympans usant (sans abuser) d’effets de distorsion magistraux. ce morceau là peut être mortel au casque, soyez prudent.

pour vous donner une idée concrète de Mogwai Fear Satan, jetez un œil à cette vidéo réalisée par Nathanaël Le Scouarnec (qui seconde le fabuleux Vincent Moon sur Burning).




vous remarquerez sans doute que non contents d’avoir un nom rigolo (sorti tout droit du film « Les Gremlins »), les Mogwai ont le secret du titre qui fait sourire ou rend perplexe, un de mes préférés étant I Love You, I’m Going To Blow Up Your School (un très bon morceau soit dit en passant).

Mogwai n’a peur de rien et surtout pas de Satan, nous l’avons vu.
c'est donc en toute bonne logique qu’il n’hésite pas à sortir des albums en se moquant bien du qu'en-dira-t-on, et en plus sur son propre label, Rock Action !

et puisqu’on en parle, le prochain EP Earth Division est annoncé pour septembre !
le premier extrait Get To France est en écoute ici.

on prendra soin de noter que ce morceau ne ressemble en rien à du Mogwai, alors on ouvre ses oreilles, on ferme les yeux et on se tait.

[© pictures from Mogwai’s MySpace or official Website]

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