Sunday 4 October 2009

concert review: The Dodos (Magnet Club, Berlin, 11/09/09)

tout simplement improvisé. l'envie toute simple de découvrir un groupe.
ma grenouille de l’étang du nord, actuellement sur paris et bientôt sur bruxelles, me confiait dernièrement que ce groupe faisait partie de ses chouchous du moment. comme elle n°2 en matière de conseils musicaux, après mon Mentor, je n’ai pas attendu longtemps pour aller voir ça sur myspace.

le lendemain de la première écoute, j’avais un air qui me trottait dans la tête, sans parvenir à identifier de qui il s’agissait.

deux jours plus tard, toujours le même air. je cherche, je cherche, je creuse mon ciboulot de batracien. je trouve. c'est eux. dingue, j’ai déjà un de leurs morceaux en tête après une seule écoute.

alors quand je vois dans leur liste de concerts que The Dodos sont à berlin, huit ans jour pour jour après Radiohead, je me dis que je ne dois pas rater ça. surtout qu’ils passent dans le mythique Magnet Club.

le Magnet Club… ah la la, en un seul concert, cette salle passe dans le peloton de tête de mes salles préférées. petit, bien plus petit que le Lido, la scène est minus, la table de mixage est dans la salle, les murs sont bruts, une petite boule à facette pend au plafond, le bar est assez spacieux et offre (oh bar de rêve) de la staro, mais oui, mais oui, ça nous change de ces pils crados qu’on trouve d’habitude aux concerts. tout le monde est archi sympa, du gars qui déchire les billets à l’entrée, à celui qui tient le (petit) vestiaire, sans oublier les mecs qui servent au bar. lorsqu'on entre dans la salle, à gauche après le bar, se trouve une petite terrasse où se réunissent fumeurs, buveurs de bière et ceux qui recherchent un peu d’air frais.

c'est là même que nous commençons la soirée, avec ma grenouille belgo-suisse, qui m’accompagne volontiers à des concerts de groupes qu’elle ne connaît même pas, juste comme ça, pour le plaisir de la découverte et pour me faire plaisir… sympa non ?!

on se boit une petite bière en attendant que le public arrive, on est les premiers (!), on papote. la terrasse se remplit doucement, on papote, on papote, on entend la musique commencer, on ne bouge pas, on papote toujours, on rigole…



et puis on finit par se bouger, parce que Wye Oak nous attend encore pour un morceau, un seul. Jenn Wasner à la guitare et Andy Stack à la batterie, un seul morceau suffit pour se rendre compte qu’on aurait mieux fait d’être là dès le premier morceau. une voix féminine très agréable, aux teintes rappelant celle de Chan Marshall (Catpower), une guitare pas timide, et une batterie qui pète.

quels balourds quand même, on aurait pu rentrer plus tôt…





bon enfin, voilà, on attend maintenant que The Dodos arrivent. il y a pas mal d’américains dans la salle, petit à petit on est de plus en plus serré (idéal en ces temps de grippe A, même si à berlin, tout le monde s’en balance !), il fait chaud, on est bien.















Meric Long, Logan Kroeber et Keaton Snyder finissent par investir la scène. Meric, à la guitare et au chant, se place sur l’avant gauche de la scène (vu de l’œil du crapaud), Logan, à la batterie, à droite. Keaton Snyder, au vibraphone, entre autres, se trouve derrière eux. ils n’ont pas trop de place pour se bouger, nous non plus d’ailleurs.


ils sont là pour présenter Time to die, leur dernier album. un album qui, sur disque, dégage des ambiances rock sans équivoque mais léchées, des mélodies incroyablement bien ficelées, entêtantes et qui parfois caressent presque l’oreille.




là, devant nous, ça tape avec bonheur et harmonie. le batteur est une méga bête, un furieux, j’en sue comme un vieux crapaud au soleil (mais je m’en fous !). il est sidérant dans sa façon de casser un rythme pour un créer un autre, enchaînant et mélangeant je-ne-sais-combien de rythmes différents, il est impeccable dans ses gestes, on dirait que ses baguettes, qu’il écrase avec brio sur sa batterie, ne sont que le prolongement logique de son corps. il est… prodigieux, tout bêtement !












et je ne vous parle pas du guitariste qui ne s’arrête pas une seconde lui non plus. il gratte, il gratte, il sue, il chante admirablement bien, parfois il crie un peu, laissant éclater sa joie. il a une voix terriblement agréable, un accent américain charmant, il est responsable à lui seul des mélodies qui vous rentrent illico dans le ciboulot, quel talent, c’est pas possible, et quel bonheur, mais quel bonheur.

et le troisième. c'est grâce à lui si le premier morceau est une tuerie absolue, ahhh quelle entrée en matière ! Logan et Keaton tapent comme des sourds, c’est génial sans être bourrin. il ajoute une petite touche magique à chaque morceau, xylophone, vibraphone, guitare, scie musicale, j’en passe…

The Dodos enflamment le public avec Fables, LE morceau que j’ai constamment dans la tête et que vous pouvez découvrir sur cette vidéo :


Fools déchire le plafond, ah la la, que c’est bon tout ça ! certains grincheux diraient que c’est bruyant mais c’est juste jubilatoire, incroyablement bon !

tous les morceaux sont formidables, et il est regrettable de ne pas avoir plus de place pour pouvoir sauter partout !

devant nous, au milieu, une grande asperge, dansant comme un fou, connaissant les morceaux par cœur, gigote comme s’il était tout seul, c’est chouette à voir…

quand le concert se termine, avant même les rappels, tout le monde est trempé. ça poisse quelle que soit la personne avec qui on entre en contact. j'aperçois même les trois larrons en train de quitter la scène, serviettes autour du cou.

tiens, mais oui, je les vois ! il faut dire que nous étions une foule si compacte, qu’à part le visage de Meric apparaissant parfois telle une sainte vierge, suant mais illuminé, à part la moustache de Logan restant collé à sa lèvre malgré l’énergie qu’il déploie sur sa batterie, à part les mains de Keaton, apparaissant sur la scène comme des génies sortant de leur boîte, oui à part ça, je n’ai pas vu grand chose…

mais qu’importe, ce concert était tellement fabuleux, inattendu, impressionnant. je ne sais pas quel âge ont ces petits mais ce sont des jeunots… !

alors ça promet pour les années à venir !

quand je repense à la grande asperge, ce fan de la première heure, je me dis que ce n’est pas difficile de le devenir quand on voit un jeune groupe d’un niveau pareil…

pour vous en convaincre, si cela était nécessaire, je vous propose de regarder une des soirées à emporter de l’incontournable (et excellente) blogothèque, avec The Dodos, filmée par Nathanaël Le Scouernec. c'est par ici.

et si le cœur vous en dit, suivez ensuite Nate Chan et Chryde à san francisco, pour a takeaway show dont la blogothèque s’est fait la spécialité. un concert à emporter pendant lequel Meric et Logan jouent tout en marchant, dans la rue, dans une rame de métro, dans des couloirs…

si la qualité du son n’est pas optimale, ce film vous donnera malgré tout un aperçu du talent infini des Dodos. reliez un casque à vos oreilles, vous ne le regretterez pas.


© for Wye Oak, picture taken from www.myspace.com/wyeoak
© for The Dodos, pictures taken from www.myspace.com/thedodos

3 comments:

  1. dis donc, on ne dit pas à cours et à jardin pour une scène ? c'est toujours un plaisir de te lire en tout cas, malgré toute la transpiration qui émane de cet article là :-) on s'ennuie pas à Berlin !
    j'attends un article sur les festivités de la chute du mur, ici on ne parle que de ça

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  2. ouais on dit cour (sans s ;-)) et jardin dans le jargon théâtral, mais pas en musique, heureusement d'ailleurs, j'imagine bien Iggy Pop dire à son ingé son, "entends-tu bien côté jardin ?" (do you hear good on the garden side?). pas très rock & roll tout ça ! et pour les festivités de la chute du mur, si Pink Floyd se reforme pour The Wall, faut voir...

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  3. je vais aller les voir au grand mix le 17 novembre

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